« Rôle des communes dans la gestion des eaux usées et excrétas »
La communauté internationale célèbre chaque 22 mars la Journée Mondiale de l'Eau. Cette année, elle est placée sous le thème « eaux usées ». Ainsi, le Ministère de l’Eau et de l’Assainissement a opté pour le thème national «Eaux usées et excrétas : Quelles stratégies pour leur valorisation ?». Au niveau de la région de la Boucle du Mouhoun, la célébration de cette 25ème édition de la Journée Mondiale de l’Eau (JME) a été organisée dans la commune de Boromo le 21 mars 2017 grâce à l’appui de l’ONG Eau Vive. 
Dans la région de la Boucle du Mouhoun, l’ONG Eau vive et ses partenaires ont voulu en différé la célébration de cette journée et réfléchir sur le : « rôle des communes dans la gestion des eaux usées et excrétas ». Deux jours durant, plusieurs activités ont été menées en vue de soutenir la réflexion et d’envisager des actions fortes dans le sens de la thématique retenue. La défécation à l’air libre demeure toujours une pratique courante et constitue un comportement néfaste pour la santé et le bien-être des populations, avec comme conséquences, entre autres les maladies diarrhéiques, principaux motifs de consultation dans les centres de santé. Avec un taux à l’assainissement de l’ordre de 12% en 2015 couvrant seulement 1 566 402 personnes sur une population de près de 18 000 000 habitants, le Burkina Faso fait face à de grands défis à relever en la matière.
Ainsi, en prélude à la célébration officielle de la JME, la journée du 20 mars a été mise à profit pour l’organisation d’un certain nombre d’activités. Il s’agit en occurrence d’un panel portant sur le thème de la JME. L’objectif poursuivi à travers ce panel est de permettre aux participants – communes, institutions, ONG, population – d’échanger sur la problématique des eaux usées et de partager leurs expériences en la matière afin de faire avancer la réflexion pour une meilleure gestion de ces eaux usées et excréta. Les problématiques traités lors de ce panel ont été axées sur la valorisation des eaux usées, la gestion de la filière assainissement et les questions de citoyenneté et environnement entre autres. Les panélistes ont insisté sur les rôles et les responsabilités de chaque acteur en matière d’assainissement dans la perspective de susciter une prise de conscience citoyenne des populations rurales et urbaines ainsi que des autorités municipales pour une meilleure gestion des eaux usées et excréta. Une projection de film grand public a été organisée à l’endroit des riverains de Boromo dans la soirée du 20 mars. Ce film retrace les réalisations de Feu Hama Arba DIALLO dans le domaine de l’eau potable et de l’assainissement.
En vue de susciter une mobilisation citoyenne, notamment des jeunes autour des enjeux de l’eau, l’ONG Eau Vive en collaboration avec la Direction Provinciale des Sports des Balé a organisé une course cycliste un peu plus tôt dans la matinée du 21 mars avant la tenue de la cérémonie officielle. Cette compétition a opposé les élèves des différents établissements secondaires de la ville dans une saine émulation.
La cérémonie officielle de la célébration de la JME, Présidée par Monsieur le Gouverneur de la Région de la Boucle du Mouhoun Représentant Monsieur le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement a été marquée par une série de discours ponctuée par des prestations artistiques de la troupe locale « Winnien ». Elle a débuté par les mots de bienvenu prononcé successivement par le Chef coutumier et le Maire de la commune de Boromo. Ensuite, le Directeur pays d’Eau Vive Burkina a pris la parole pour interpeller, sensibiliser et encourager les élus locaux à poursuivre les efforts pour assurer les services d’eau potable et d’assainissement à tous leurs concitoyens et ce, de manière durable.
Quant au Gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, dans son mot d’introduction, a salué l’ensemble des autorités et de la population pour la forte mobilisation. Après avoir rappelé qu’au Burkina Faso 88% de la population n’a pas accès à un assainissement adéquat, il a précisé que la gestion des eaux usées est cruciale et se situe parmi les priorités du gouvernement Burkinabé. Pour étayer ses propos, le premier responsable de la région évoque l’axe 3 du PNDES à travers son objectif spécifique 2.5 qui stipule : « Améliorer l’accès à l’eau, l’assainissement, aux services énergétiques de qualité et un cadre de vie décent ». Il a également saisi cette opportunité pour saluer les actions de l’ONG Eau Vive qui ne cesse depuis des décennies d’accompagner le secteur de l’eau et de l’assainissement.
L’éclat de cette cérémonie a été rehaussé à travers des remises de prix. Tout d’abord, les 6 premiers de la course cycliste ont été primés en nature et en espèces. Par ailleurs, la commune de Zorgho (Région du Plateau Central) a remporté cette année la distinction dénommée « Prix Hama Arba DIALLO » En rappel, depuis 2015, l’ONG Eau Vive Internationale récompense une commune du Burkina Faso qui s’est distinguée comme leader dans le combat pour l’accès à l’eau potable et à un cadre de vie sain des populations. Ce trophée a pour origine le devoir de mémoire et de reconnaissance des mérites du défunt Maire, mais surtout il vise à encourager et à soutenir les communes qui prennent à bras le corps les problèmes d’eau et d’assainissement.
Eaux usées et excréta en chiffres
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Le taux d’accès à l’assainissement au Burkina Faso est de l’ordre de 12% en 2015.
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Au Burkina Faso, on estime à plus de 34%, la proportion de personnes vivant en milieu rural qui n’ont pas accès à l’eau potable et à plus de 88%, ceux qui n’ont pas accès à un assainissement adéquat.
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Dans le monde, plus de 80% des eaux usées générées retournent dans l’écosystème sans avoir été traités ou réutilisées.
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Dans les pays à faible revenu comme le Burkina Faso, 8% seulement des eaux usées d’origine industrielle et municipale subissent un traitement.
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Selon l’OMS, l’insalubrité et le manque d’assainissement entrainent jusqu’à 842 000 morts chaque année.